Berce du Caucase

Renseignements généraux

La berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) est une plante pérenne qui fait partie de la famille des carottes. Il s’agit d’une plante ornementale de jardin originaire de l’Asie du Sud-Ouest qui s’est acclimatée en Amérique du Nord et devient de plus en plus commune dans le sud et le centre de l’Ontario. La berce du Caucase possède un potentiel de dispersion rapide et pousse le long des bords de chemin, des fossés et des ruisseaux. Elle envahit les terres stériles et les habitats indigènes comme les forêts claires.

Aire de répartition

L’aire de répartition de la berce du Caucase est dispersée dans le sud et le centre de l’Ontario, au sud de la ligne qui s’étend de l’île Manitoulin à Ottawa.

Biologie

Les graines peuvent prendre plusieurs années pour germer et peuvent rester viables dans le sol pendant quinze ans. Au cours de la première année, la plante produit une rosette de feuilles qui peut atteindre 1 m de hauteur. Deux à cinq ans plus tard, la plante produit des fleurs. À mesure que sa racine grandit, la plante forme d’épaisses tiges creuses et de grosses feuilles lobées. La tige de la plante est recouverte de mouchetures rouge pourpre et de poils durs remplis de sève. La sève peut également s’accumuler à la base des tiges creuses. La berce du Caucase fleurit une seule fois au cours de sa vie, à moins que les grappes de fleurs ne soient endommagées avant qu’elles s’ouvrent. Une fois que la plante a produit des graines, elle meurt. Chaque plante peut produire jusqu’à 120 000 graines ailées (habituellement 50 000). Les graines qui tombent dans un cours d’eau peuvent flotter pendant trois jours. Elles peuvent se déplacer sur de longues distances dans l’eau des fossés et des ruisseaux. Les graines peuvent également être dispersées dans un rayon de 10 m par le vent.

Répercussions sur les ressources naturelles

Il semble que la berce du Caucase puisse faire de l’ombre aux plantes indigènes, même si les scientifiques n’ont pas mené de recherches poussées sur ses répercussions en Ontario ou au Canada. Au Royaume-Uni, elle pousse dans les zones proches des lacs, des ruisseaux et des terres humides, et fait tomber les roches, la terre et les autres matériaux présents sur les rives dans les ruisseaux. Cela menace les frayères du saumon. Des répercussions similaires pourraient se produire en Ontario.

Préoccupations relatives à la santé

La sève liquide et incolore de la berce du Caucase contient des toxines qui peuvent causer une grave dermatite (inflammation de la peau). Vous pouvez subir de graves brûlures votre peau entre en contact avec la sève, puis est exposée au soleil. Les symptômes apparaissent dans les quarante-huit heures et consistent en cloques douloureuses. Les brûlures peuvent laisser des cicatrices violacées qui ne disparaissent parfois pas avant de nombreuses années. On a signalé (dans les médias et sur divers sites Web) des cas de cécité temporaire ou permanente causée par le contact de la sève avec les yeux. Cependant, aucune recherche existante ne permet de confirmer le lien entre la cécité permanente et l’exposition à la berce du Caucase. Le contact avec la berce laineuse et le panais sauvage peut provoquer des réactions similaires.

Prévention

Abstenez-vous d’acheter ou de faire pousser la berce du Caucase dans votre jardin, ou d’en faire le commerce. N’achetez que des plantes de jardin indigènes ou non envahissantes. Lorsque vous transportez de la terre, du sable ou du gravier, assurez-vous qu’il ne contient pas de berce du Caucase, que ce soit des parties de la plante ou des graines.

Élimination et gestion

Si vous constatez la présence de berce du Caucase sur votre propriété, nous vous recommandons de faire appel à un exterminateur professionnel pour l’éliminer. La plante sera éliminée en toute sécurité, et la dispersion des graines sera réduite au minimum. La réduction d’une population importante de berce du Caucase nécessite un engagement à long terme. Le guide des pratiques exemplaires de gestion de la berce du Caucase (Best Management Practices for Giant Hogweed, en anglais seulement) décrit les pratiques de suppression les plus efficaces et les plus respectueuses de l’environnement pour cette espèce. La meilleure période pour éliminer la plante est la fin avril ou le début mai. Elle mesure alors généralement moins de 30 cm de hauteur, est plus facile à arracher et est plus sensible aux herbicides. Il fait également moins chaud au printemps qu’en été, ce qui fait que le port de vêtements de protection est plus confortable. 

Vêtements de protection

Portez des vêtements de protection, y compris des gants imperméables, une chemise à manches longues, des pantalons et une protection oculaire. Dans l’idéal, portez une combinaison jetable de protection contre la peinture au pistolet par-dessus vos vêtements ordinaires (ces protections sont des combinaisons imperméables de qualité commerciale). Ôtez les vêtements de protection avec précaution pour éviter de transférer la sève des vêtements à la peau. Lavez vos gants en caoutchouc à l’eau et au savon, puis enlevez votre combinaison de protection contre la peinture au pistolet ou vos vêtements de dessus. Lavez à nouveau vos gants en caoutchouc et ôtez-les. Enfin, retirez votre protection oculaire. Mettez les vêtements non jetables au lavage et lavez-vous immédiatement au savon et à l’eau. 

Suppression mécanique 

Élimination au printemps (c.-à-d. début mai) : Éliminez la plus grosse partie possible de la racine à la pelle. Il peut être difficile d’arracher les vieilles plantes, car les racines peuvent s’enfoncer de plus de 1 m dans le sol. La plante peut repousser à partir de la racine, et vous devrez l’arracher plusieurs fois pour l’éliminer complètement. Vous pouvez également couvrir la zone retournée avec un morceau de plastique noir pour étouffer les nouvelles pousses. S’il est possible d’utiliser une machine, fauchez les nouvelles pousses toutes les deux semaines. 

Élimination pendant l’été (c.-à-d. début juillet) :

  • Plantes sans fleurs : Si l’infestation est de taille limitée, arrachez les tiges et les racines et laissez-les sécher complètement avant de les jeter.
  • Plantes avec fleurs : Pour empêcher les graines de germer et de se disperser, coupez les capitules avant qu’ils ne mûrissent (lorsqu’ils sont blancs). Remarque : Si les capitules ont passé du blanc au vert, les graines sont en production, et il est très difficile de couper les capitules ou la plante sans disperser les graines. Retournez fréquemment sur les lieux et éliminez toutes les nouvelles pousses.


Suppression à l’aide d’herbicides
 

On peut utiliser des herbicides pour supprimer les plantes (comme la berce du Caucase) vénéneuses au toucher. Le glyphosate supprime efficacement les parties aériennes de la berce du Caucase. Les applications d’herbicide foliaire sont les plus efficaces au printemps, sur les plantes en croissance active, suivies par une application pendant l’été pour éliminer les plantes omises ou celles qui ont repoussé. Comme le glyphosate n’est pas sélectif et élimine seulement la végétation verte avec laquelle il entre en contact, il arrive souvent que de jeunes plants germent et apparaissent après l’application du glyphosate. Si vous recouvrez les zones traitées au glyphosate de paillis dix à quatorze jours après l’application, cela réduit la germination et la croissance des plants. Il se peut que vous deviez répéter le traitement aux herbicides au cours des années ultérieures. Si une plante est en fleur, les herbicides ne sont pas efficaces, et les méthodes de suppression devraient se résumer à éliminer soigneusement les capitules. Suivez les directives de l’étiquette et les lois provinciales et fédérales pertinentes lorsque vous utilisez des herbicides. 

Élimination 

Ne brûlez pas la plante. Ne la mettez pas au compost. Séparez soigneusement les capitules de la tige et mettez-les dans des sacs en plastique noirs. Faites attention de ne pas laisser tomber de graines pendant cette opération. Fermez bien les sacs et laissez-les exposés à la lumière directe du soleil pendant une semaine environ. Laissez les tiges et les racines sécher complètement avant de les éliminer. Appelez votre municipalité pour savoir si vous pouvez envoyer des sacs contenant de la berce du Caucase à la décharge municipale locale. En cas d’exposition ou de contact direct avec cette plante : En cas de contact de la sève avec la peau, lavez bien l’endroit au savon et à l’eau. N’exposez pas la zone touchée au soleil. En cas de photodermatose (inflammation de la peau causée par l’exposition à la lumière du soleil), consultez un médecin. En cas de contact de la sève avec les yeux, rincez-les immédiatement avec de l’eau et consultez immédiatement un médecin. Si vous pensez que vous avez de la berce du Caucase sur votre propriété ou si vous en remarquez la présence dans votre collectivité, veuillez appeler la Ligne d’assistance téléphonique sans frais sur les espèces envahissantes au numéro 1-800-563-7711, ou rendez-vous sur EDDMapS Ontario pour signaler une observation. Vous serez prié d’envoyer des photos aux fins d’identification. Ne ramassez pas des parties de la plante aux fins d’identification. Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée, le ministère de l’Environnement et le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario travaillent de concert avec leurs partenaires (en particulier la Fédération des chasseurs et pêcheurs de l’Ontario, le Conseil sur les plantes envahissantes de l’Ontario, les municipalités et les offices de protection de la nature) pour fournir des renseignements sur l’identification et la suppression de la berce du Caucase.

Espèces similaires

Plusieurs plantes ressemblent fortement à la berce du Caucase, notamment la berce laineuse, l’angélique pourpre, l’angélique sauvage, la valériane, la livèche et la carotte sauvage. Cependant, ces plantes ne sont pas aussi grandes que la berce du Caucase mature, qui peut atteindre 5,5 m de hauteur dans des conditions idéales. Les grappes de fleurs blanches ressemblent à celles de la carotte sauvage, mais ont tendance à être plus espacées et peuvent former un capitule de près de 1 m de largeur.

ENVAHISSANTES

Giant Hogweed - Photo by OFAH

Berce du Caucase
(Heracleum mantegazzianum)

DÉTAILS
Hauteur : Hauteur de 2,5 à 5 m
Fleurs : Grandes grappes de fleurs blanches en ombelle de 30 à 90 cm de largeur, formées de 50 à 150 petites grappes de fleurs
Feuilles : Feuilles à bords principalement pointus pouvant atteindre 1,5 m de longueur, formées de folioles qui poussent directement sur la tige principale, sans pétiole.
Tige : Tige creuse de 5 à 15 cm d’épaisseur portant des taches violacées bien visibles et de gros poils hérissés
Cycle biologique : Plante bisannuelle (vit pendant deux ans) ou vivace (vit plus longtemps que deux ans)
Origine : Plante envahissante

ENVAHISSANTES

Wild Parsnip - Leslie J. Mehrhoff, University of Connecticut, Bugwood.org

Panais sauvage
(scientific name)

DÉTAILS
Hauteur : De 0,5 à 1,5 m
Fleurs : Grappes de fleurs jaunâtre-vert de 10 à 20 cm de largeur
Feuilles : Les feuilles sont formées de 2 à 5 paires de folioles qui poussent à l’opposé sur la tige et d’une foliole en forme de diamant à l’extrémité; les folioles sont dentelées et souvent en forme de mitaine
Tige : Tige verte lisse comportant peu de poils, de 2,5 à 5 cm d’épaisseur
Cycle biologique : Plante bisannuelle/vivace
Origine : Plante envahissante

NON-INDIGÈNES

Queen Anne's Lace - Rob Routledge, Sault College, Bugwood.org

Carotte sauvage
(Daucus carota)

DÉTAILS
Hauteur : De 0,3 à 1,5 m
Fleurs : Grappe de fleurs blanches de 5 à 10 cm de largeur. Les fleurs sont rose pâle avant de s’ouvrir complètement. On trouve souvent une fleur violette solitaire au centre de la grappe de fleurs
Feuilles : Les feuilles (alternes) sont échelonnées le long de la tige et sont formées de folioles finement divisées en segments étroits. Chaque segment des feuilles inférieures est encore divisé en lobes fins, ce qui donne une apparence duveteuse à la plante
Tige : Tige verte couverte de fins poils hérissés, de 1 à 2,5 cm d’épaisseur
Cycle biologique : Plante bisannuelle
Origine : Plante envahissante

INDIGÈNES

Cow Parsnip photo by Diana Shermet- CLOCA

Berce laineuse
(Heracleum maximum)

DÉTAILS
Hauteur : De 1 à 2,5 m
Fleurs : Grappe de fleurs blanches en ombelle de 10 à 30 cm de diamètre, formée de 15 à 30 petites grappes
Feuilles : Les feuilles, dont le revers est duveteux, ont des lobes qui prennent la forme des doigts d’une main; elles mesurent jusqu’à 0,5 m de longueur et de largeur; le limbe est séparé de la tige principale par un pétiole
Tige : Tige creuse verte de 5 cm d’épaisseur à la base, taches violettes rares ou inexistantes, poils doux et duveteux
Cycle biologique : Plante vivace
Origine : Plante indigène

INDIGÈNES

Angelica - Mary Ellen (Mel) Harte, Bugwood.org

Angélique
(Angelica spp.)

DÉTAILS
Hauteur : De 1,2 à 2,1 m
Fleurs : Grappes de fleurs sphériques verdâtre-blanc de 8 à 25 cm de largeur
Feuilles : Feuilles alternes divisées en 2 ou 3 folioles
Tige : Tige lisse (sans poils) violette ou marbrée de violet
Cycle biologique : Plante vivace
Origine : Plante indigène

Galerie

Programme de sensibilisation aux espèces envahissantes de l’Ontario de la FCPO/du MRNFO. (2021). Berce du Caucase. Extrait du site : www.invadingspecies.com.
Cette fiche d’information peut être reproduite à des fins non commerciales.

Photographie de l’en-tête de la Fédération des chasseurs et pêcheurs de l’Ontario

Reporting Invasive Species | Ontario's Invading Species Awareness Program

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Ligne d’assistance téléphonique pour les espèces envahissantes

1-800-563-7711

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